Le trait de Raphaël Tachdjian
est une signature.
Reconnaissable. Identifiable.
Et les fables qu’il raconte à travers le noir et la lumière sont des folies d’enfance. Il était une fois un monde, un territoire sans adultes, sans autorité, où les parents ont disparu du cadre, où les gosses rêvent de chaos et de liberté. Ils sont ici leurs propres maîtres, ils s’amusent de nos peurs et flirtent avec l’interdit, les choses défendues : tout est permis !
Fuguer par la fenêtre à des heures oubliées des hommes dans une robe vierge, arracher les fleurs blanches du jardin et les jeter dans la nuit, foutre le feu aux bagnoles et danser entre les pneus brûlants et les cendres, casser des trucs, tout péter dans des odeurs d’essence, dans la joie, comme des petites apocalypses hilares, ou des genres de transes.
Il leur arrive aussi de se déguiser en spectres ou en clowns odieux dont les rires exagèrent. Parfois, ils enfilent des masques fous – tête de mort, tête de vache, tête non identifiée, et ils attendent, petites terreurs au milieu de rien, sur un vieux rail, que passe un train. Ils attendent l’accident, l’adrénaline, la connerie à faire. Ils attendent la catastrophe. Les enfants de Tachdjian cherchent l’embrouille ; puisque le monde se gâche, pourquoi ne pas tout détruire ?
Il y a dans les compositions de Raphaël, une dramaturgie cinématographique puissante. Les débuts ou les fins d’histoires qu’il dessine ne sont pas de simples images mais des images prises dans une épaisseur narrative poétique, complexe. Sa technique est fascinante. Le dessin à la pierre noire lui permet la matière, l’ombre, la clarté, le mouvement. Il lui permet la beauté, une recherche de la perfection.
Un petit fantôme de drap blanc erre sur une route de silence. Il a volé une voiture, l’a conduite, l’a abandonnée dans un champ. Les phares de la voiture éclairent ce qu’ils veulent : un arbre vide, une lune brouillée, le jeu d’épouvante. Car Tachdjian s’amuse et retourne la peur comme un gant, à l’envers d’elle-même : il la plonge dans le sourire.
Deux fillettes trop grimées tiennent dans leur main un ballon d’argent gonflé à l’hélium, et c’est un faux film d’horreur, un remake mental et réjouissant du Ça de Stephen King. Une autre file à roller vers la ville au loin pleine de ses lumières artificielles. Un corps gît à ses pieds, sur le bitume, probablement mort. La fille s’en fout. Le mort n’existe pas. La mort n’existe pas. La fille fonce, aspirée par l’énergie. La vie.
Il faut enfin parler des ciels et des mers de Raphaël. Des ciels d’hiver, froids et enneigés, de ses nuages qui se mangent. Des ciels sublimes et égarés. Des ciels mystiques. Il faut parler de ses mers, épaisses et noires et nerveuses, comme du pétrole. Et de cette fille au bord d’une piscine au bord de s’y jeter, au fond, laissant un poisson rouge tourner seul dans son bocal.
Dans ces grands espaces, emmêlés de nuit et de lumière, renaît le génie du clair-obscur, et Raphaël Tachdjian s’impose comme son maître.
Julie Estève, journaliste et écrivain
Le trait de Rahaël Tachdjian
est une signature.
Reconnaissable.
Identifiable
Les visages ont perdu la raison, 2021
dessin à la pierre noire sur papier, 52×65 cm
RT998
©Raphaël Tachdjian
Gros yeux et gros mensonges, 2022
dessin à la pierre noire sur papier
RT1006
©Raphaël Tachdjian
Conte du nouveau monde #2, 2020
dessin à la pierre noire sur papier, 40×40 cm
RT1105 ©Raphaël Tachdjian
17 mars 2020
dessin à la pierre noire sur papier, 40×40 cm
RT1102
©Raphaël Tachdjian
Ou finissent les papillons dans les ventres des filles, 2023
dessin pierre noire et graphite sur papier
91 x 58 cm
RT1038 ©Raphaël Tachdjian
D’après une histoire vraie, 2023
dessin pierre noire et graphite sur papier
83 x 39 cm
RT1037 ©Raphaël Tachdjian
Les destins mal écrits, 2023
dessin pierre noire et graphite sur papier
94 x 60 cm
RT1035 ©Raphaël Tachdjian
Dans le dos de la mer, 2023
dessin à la pierre noire sur papier
62 x 92 cm
RT1028 ©Raphaël Tachdjian
Le retour de la rumeur, 2022
dessin à la pierre noire sur papier
RT1006
©Raphaël Tachdjian
La dernière fois que je l’ai vu il était avec les filles, 2019
dessin à la pierre noire sur papier
RT1005
©Raphaël Tachdjian
La dernière fois que je l’ai vu il était avec les filles, 2022
diptyque 2/2
dessin à la pierre noire sur papier, 50×80 cm
RT989
©Raphaël Tachdjian
La dernière fois que je l’ai vu …, 2022
diptyque 1/2
dessin à la pierre noire sur papier, 50 x 80 cm
RT990
©Raphaël Tachdjian
La dernière fois que je l’ai vu il était avec Linda Hamilton, 2022
dessin à la pierre noire sur papier, 50×80 cm
RT1004
©Raphaël Tachdjian
Des bougies et du vent, 2020
dessin à la pierre noire sur papier
RT1103
©Raphaël Tachdjian
Une fille à la mer, 2020
dessin à la pierre noire sur papier, 40×40 cm
RT1106
©Raphaël Tachdjian
Mémoire blanche, 2020
dessin à la pierre noire sur papier, 40×40 cm
RT1109
©Raphaël Tachdjian
Les filles du château de pierre, 2020
dessin à la pierre noire sur papier, 84,5×64 cm
RT977
©Raphaël Tachdjian
Transformes me moi en quelque chose de délicieux, 2019
dessin à la pierre noire sur papier, 66×85 cm
RT997
©Raphaël Tachdjian
Les lèvres aux fruits rouges, 2020
dessin à la pierre noire sur papier, 60×75 cm
RT999
©Raphaël Tachdjian
Celles qui tombent de haut, 2020
dessin à la pierre noire sur papier, 50×65 cm
RT994
©Raphaël Tachdjian
Il y a des vagues ?
Seulement celles que nous faisons, 2021
dessin à la pierre noire sur papier, 27×79 cm
RT1000
©Raphaël Tachdjian
Dona qui chante, 2019,
Dessin à la pierre noire sur papier, 59 x 75 cm, RT980
©Raphaël Tachdjian
Thérèse, la fontaine et le chat, 2019
Dessin à la pierre noire sur papier
86 x 66 cm, RT965
©Raphaël Tachdjian
Ennemis, 2018
Dessin à la pierre noire sur papier
59 x 42,5 cm, RT948
©Raphaël Tachdjian
Vogue à l’âme #4, 2016
Dessin à la pierre noire sur papier
100 x 65 cm, RT914
©Raphaël Tachdjian
Vogue à l’âme #2, 2016
Dessin à la pierre noire sur papier
100 x 65 cm, RT912
©Raphaël Tachdjian
Daphné et son monstre, 2019
Dessin à la pierre noire sur papier
60 x 80 cm, RT952
©Raphaël Tachdjian
Voiture feu d’artifice, 2019
Dessin à la pierre noire sur papier
98 x 66 cm, RT963
©Raphaël Tachdjian
Passeuse, 2016
Dessin à la pierre noire sur papier
46 x 95 cm ©Raphaël Tachdjian (collection privée)
Entre les jambes er les os, 2016
Dessin à la pierre noire sur papier
58 x 64,5 cm, RT887
©Raphaël Tachdjian
(collection privée)
Celle qu’on aurait jamais du laisser tomber, 2016
Dessin à la pierre noire sur papier
43,5 x 56,5 cm, RT883 ©Raphaël Tachdjian (collection privée)
Totem, 2019
Dessin à la pierre noire sur papier
50 x 65 cm, RT964
©Raphaël Tachdjian
Matthieu, 2014
Ceux qui naissent dans les fractures
Dessin à la pierre noire sur papier
65 x 65 cm, RT909
©Raphaël Tachdjian
(collection privée)
Frederic, 2014
Ceux qui naissent dans les fractures
Dessin à la pierre noire sur papier
65 x 65 cm, RT19005 ©Raphaël Tachdjian
Charline, 2014
Ceux qui naissent dans les fractures
Dessin à la pierre noire sur papier
65 x 65 cm, RT19009
©Raphaël Tachdjian
Lucille, 2014
Ceux qui naissent dans les fractures
Dessin à la pierre noire sur papier
65 x 65 cm, RT19007
©Raphaël Tachdjian
Stephane, 2014
Ceux qui naissent dans les fractures
Dessin à la pierre noire sur papier
65 x 65 cm, RT902
©Raphaël Tachdjian
(collection privée)
Sébastien, 2014
Ceux qui naissent dans les fractures
Dessin à la pierre noire sur papier
65 x 65 cm, RT906
©Raphaël Tachdjian
(collection privée)
Christophe, 2014
Ceux qui naissent dans les fractures
Dessin à la pierre noire sur papier
65 x 65 cm, RT19004
©Raphaël Tachdjian
Adrien, 2014
Ceux qui naissent dans les fractures
Dessin à la pierre noire sur papier
65 x 65 cm, RT907
©Raphaël Tachdjian
(collection privée)
Yannick, 2014
Ceux qui naissent dans les fractures
Dessin à la pierre noire sur papier
65 x 65 cm, RT19008
©Raphaël Tachdjian
Le château, 2016
Dessin à la pierre noire sur papier
62,5 x 96,5 cm, RT884
©Raphaël Tachdjian
Street Gang, 2018
Dessin à la pierre noire sur papier
84 x 65 cm ©Raphaël Tachdjian
Oublier Mars, 2016
Dessin à la pierre noire sur papier
61,5 x 64 cm ©Raphaël Tachdjian
Ludibrium, 2019
Dessin à la pierre noire sur papier
65 x 50 cm, RT969
©Raphaël Tachdjian
Celle qui faisait danser les ombres, 2019
Dessin à la pierre noire sur papier
65 x 50 cm, RT970
©Raphaël Tachdji
Ici ailleurs, 2019
Dessin à la pierre noire sur papier
60 x 80 cm, RT968
©Raphaël Tachdjian
Les limites du monde, 2019
Dessin à la pierre noire sur papier
50 x 65 cm, RT949 ©RAPHAEL TACHDJIAN
Elles écoutent la ville tombée II, 2019
Dessin à la pierre noire sur papier
50 x 65 cm, RT953
©Raphaël Tachdjian
Rituel, 2019
Dessin à la pierre noire sur papier
60 x 80 cm, RT956 ©Raphaël Tachdjian
Prince, 2019
Dessin à la pierre noire sur papier
37,5 x 45,5 cm, RT947
©Raphaël Tachdjian
Transformes moi en quelque chose de délicieux, 2019
dessin à la pierre noire sur papier, 66×85 cm RT997
©Raphaël Tachdjian
Princesse, 2019
Dessin à la pierre noire sur papier
37,5 x 45,5 cm, RT946
©Raphaël Tachdjian
Jamais je t’aime, 2019
Dessin à la pierre noire sur papier, 69 x 65 cm,
RT966
©Raphaël Tachdjian
La Licorne, 2018
Dessin à la pierre noire sur papier
66 x 86 cm,
RT955
©Raphaël Tachdjian
La fabrique à chômeurs 1/3, 2015
Dessin à la pierre noire sur papier
55 x 70 cm, RT867 ©Raphaël Tachdjian
La fabrique à chômeurs 3/3, 2015
Dessin à la pierre noire sur papier
55 x 70 cm, RT869 ©Raphaël Tachdjian
La fabrique à chômeurs 2/3, 2015
Dessin à la pierre noire sur papier
55 x 70 cm, RT868 ©Raphaël Tachdjian
Où se loge la beauté du monde, sa complexité ? Dans les nervures d’une feuille et une jungle d’herbes, à l’intérieur d’un chou rouge ou un morceau...
La Fratrie, deux frères, Karim et Luc Berchiche, qui créent à quatre mains des sculptures fascinantes de précision et d’évocations et qui interrogent l’Homme dans son rapport...