Marie Orensanz
+ Nicolas Dhervillers
Paysages Imaginaires …
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MARIE ORENSANZ
Marie Orensanz, plasticienne franco-argentine née en 1936, est l’une des figures incontournables de la scène artistique sud américaine de ces 40 dernières années. Son œuvre fait partie de nombreuses collections internationales et elle a rejoint en 2019 la collection du MOLAA de Los Angeles.
Avec sa sémiotique imaginaire, pleine de signes et de pictogrammes, Marie Orensanz construit des chemins de traverse, des raccourcis vers l’esprit, vers le cœur. Et toute son œuvre ressemble à une cartographie de points de vue mobiles et de perspectives libres. Elle esquisse, à la manière d’un architecte du sensible, des plans poétiques et des concepts à emporter. Elle dessine des formules à l’allure mathématique qui intègrent les inconnues et les espaces vierges, secrets. Marie montre des aperçus, des extraits d’âme dont la narration est emmêlée d’absences, d’errances et d’agitation soudaine.
Sur les feuilles de papiers, elle crée des collines, des hasards, des embuches. Elle met du relief, des rondeurs, des cimes. Et le voyage se fait dans les pliures, formelles et intérieures. Et on passe dedans pour aller contre l’idée d’une immobilité définitive et d’une conclusion programmée. Marie Orensanz enveloppe dans ses territoires, d’autres territoires, des accès, des impasses, des sens, propres et figurés. Dans ses œuvres, la vie passe comme une expédition qui semble ne finir jamais, la route où l’on va droit s’égarant toujours.
Et puisque l’horizon fixe plusieurs directions, avec ses morceaux de marbre, elle dresse une jungle laiteuse, une ville qui s’allonge dans la hauteur. Nerveuse, brillante et hystérique. Et de ces gratte-ciels nacrés et polis, on entend encore le bruit d’une pensée: défier le crépuscule en écrivant comme une caresse sur la pierre, un dialogue avec la vie et les hommes.
Extrait du texte de Julie Estève
NICOLAS DHERVILLERS
Au-delà de son travail sur la lumière, qui pourrait caractériser l’oeuvre de Nicolas Dhervillers c’est peut être son appétence à invoquer le passé, tant dans ses photographies plasticiennes que dans son travail de dessin, qui le rend singulier et remarquable. Né en 1981, ce jeune quadra nous raconte des histoires et, la véracité de ses récits se trouve le plus souvent dans ces mondes parallèles qu’il s’approprie et magnifie.
Dans chacun de ses projets il recourt à des images venues d’ailleurs, d’un autre temps et d’un autre monde, qu’il soit métaphorique ou physique. Personnages extraits de peintures, d’internet, d’archives, fragments de perspective empruntés à des tableaux anciens, captures d’écrans, transferts d’images…
Ici, dans Over the mountains of the moon, Nicolas Dhervillers procède à un relevé topographique de lieux à la lisière entre l’Amazonie et la Cordillère des Andes, périmètre de tous les phantasmes autour des cités d’or.
Pour chacune de ses images, il en capture des dizaines au moyen du logiciel Google Earth, et y insuffle une perspective légère. Il condense plusieurs vues d’un même paysage, imbrique, fusionne des échantillons de nature, mixe les lieux et les instants pour leur conférer une nouvelle dimension.
Puis, l’artiste utilise la technique de gravure dite de la «manière noire» en attaquant directement la surface de son tirage. Cette tentative d’effacement, paradoxalement, conduit à retrouver la lumière, à créer de nouveaux chemins, des sillons, des gouffres et des cascades. Ciel et terre sont réunis, autour de ces nouvelles constellations, mirages de nos temps modernes, comme Klaus Kinski, héros du film de Herzog Fitzkarraldo, à la poursuite d’une chimère démesurée.
Stephan Gladieu repousse les limites de la photo documentaire et de reportage pour la faire entrer dans le champ de la fiction et leur conférer une dimension...
La Fratrie, deux frères, Karim et Luc Berchiche, qui créent à quatre mains des sculptures fascinantes de précision et d’évocations et qui interrogent l’Homme dans son rapport...