Olivier GRUBER
l’archipel enchanté
Solo Show Dessins
4 mars > 4 avril 2025
Une première exposition parisienne et une première à la galerie pour cet artiste marseillais pour le travail duquel j’ai eu un vrai coup de cœur … un monde enchanté et une bouffée d’oxygène et d’optimisme onirique pour aborder le printemps.
Si le monde n’a vraiment aucun sens, qui nous empêche d’en inventer un ? C’est vrai, après tout, Lewis Carroll a raison : qui nous empêche ? Personne, répondrait Olivier Gruber dont les dessins joyeux, étranges et addictifs inventent un pays de chimères, de plantes acrobatiques et de fruits bizarres. Son monde, c’est des jungles et des animaux qui s’enroulent, se chevauchent et s’emmêlent, on dirait qu’ils accouchent d’eux-mêmes, qu’ils délivrent et pondent leurs propres récits. Lianes, algues, graminées entrent en fusion avec la faune. Un palmier pousse sur la tête d’un éléphant qui est aussi un âne, un rat sort de la bouche d’un lapin, des tas de fleurs éclosent sur les gueules de bêtes hybrides. La puissance narrative des compositions éclate sur tous les murs. Son monde est un conte mouvant, un rêve en perpétuel mouvement, un archipel organique et fluide. Il est un écosystème fantasmagorique, luxuriant, où tout prolifère, les forêts, les fonds marins, les bestioles rares. C’est une matière vivante, un langage en soi, total. Son monde ne se regarde pas, il se traverse.
Il y a quelque chose de l’écriture spontanée, automatique chez Olivier Gruber, la création est quasi hypnotique. Olivier dessine comme ça, laissant à l’imaginaire toute la place. Il éteint la raison et l’étroitesse de la pensée, pour accéder à sa part la plus instinctive – vibrante. Il obéit à sa poésie, à la pulsation de sa poésie. Le trait est habité, précis, débarrassé de plans ou d’architecture. Le trait est libre. Il s’épanouit dans l’obsession du détail, tendu par la spontanéité du geste et la minutie de l’exécution. Olivier travaille avec des stylo billes sur des feuilles de papier, il bobine les lignes, les emmaillote. Il pète les cadres, oublie les châssis, affranchit les scènes de frontières : le dessin va où il veut. Il est à la fois proche des divagations oniriques de l’art brut que de la rigueur des maîtres graveurs. Ses dessins dépassent la figuration, ils deviennent une géographie intérieure, des paysages mentaux, voire des visions chamaniques. Il y a du Madge Gill, cette peintre médiumnique anglaise, dans son travail – mais les œuvres de Gruber sont du côté de la lumière, vers la joie. Olivier cherche la vibration, aussi avec la couleur. Il donne une température particulière à ses dessins : chaude, tellurique, explosive. Rose vif, vert citron, bleu profond. Il ravit les yeux, les emporte dans son monde. Son monde est un envoûtement – Olivier, un genre de sorcier.
Julie Estève, janvier 2025
Le trait de Raphaël Tachdjian est une signature. RDV au salon DRAWING NOW du 26 > 30 mars 2025
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