everything not saved
will be lost !
LA FRATRIE : solo show
12 nov. > 20 déc. 2024
Everything not saved will be lost !
Le titre de l’exposition reprend l’écran de veille des consoles Nintendo et l’invitation à sauvegarder ses données afin de ne pas perdre son avancement dans le jeu. Cette phrase est devenue culte dans la culture Gaming et dans l’univers des geeks. Son apparente simplicité dans son questionnement binaire : oui ou non, appliquée à notre vie prend une consistance métaphysique vertigineuse.
Cette question franche issue du monde du divertissement virtuelle illustre parfaitement les trois axes principaux que nous avons voulu donner à cette exposition, les perceptions, la mémoire et la fuite du temps.
Les perceptions … la série de tableaux Paradise can wait, dont le titre s’entend comme un contre-pied au chef d’œuvre « Ascension des bienheureux au paradis » de Jérôme Bosch, jouent essentiellement sur les perceptions des formes et des couleurs. Ces formes organiques sont composées de dégradés chromatiques atmosphériques, évanescents, qui évoquent des halos de lumière. Ils agissent comme une plongée sensorielle au cœur de l’immatériel, ils invitent à s’affranchir du temps et de l’espace ordinaire, mais aussi ils peuvent exercer sur certains un véritable exercice d’apaisement et d’équilibre. Ces tableaux, par certains aspects, s’apparentent à l’héritage du Color Field américain, mais aussi, et surtout, dans celui du mouvement californien Light and Space, dont les artistes ont placé au centre de leurs préoccupations l’étude des phénomènes perceptifs, notamment la lumière et l’espace.
Nous sommes également influencés par la notion d’entropie (idée de désordre, du pouvoir transformateur et destructeur des forces de la Nature) développée par l’artiste de Land Art Robert Smithson, d’où notre engouement pour les bâtiments en ruine. Nous sommes parfaitement en accord avec sa proposition selon laquelle : « les formes industrielles ou vernaculaires de l’architecture sont de parfaites allégories du monde moderne ».
Mais de la même façon qu’Hubert ROBERT, en représentant le Louvre en ruine, ne parlait pas tant d’architecture que de la place des hommes dans cette architecture, nous avons essayé de ramener d’une manière romantique l’homme à sa propre et inéluctable destruction.
C’est le second axe de cette exposition, et nos thématiques de prédilections à savoir : la mémoire et la fuite du temps. D’une manière générale notre œuvre s’intéresse aux vestiges de l’architecture moderne que nous représentons sur le point de se faire envahir par la nature ou dans des situations de déséquilibre et précarité. Nos rochers aériens constituent autant de mondes en soi, illusions déracinées de leur espace d’origine. Fictions singulières et complexes, ils introduisent des scènes narratives le plus souvent allégoriques mais aussi des véritables réflexions sur la brièveté et la fragilité de la vie.
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